Dublin 4
Lundi 16 aout
Dernière journée à Dublin. Toute la nuit, mon (peu de) sommeil a été accompagné par le doux bruit de la chasse d'eau qui fuit. Même avec les boules quies, je l'entendais et je pensais : "Combien de litres d'eau gaspillés ?" A côté du lavabo, il y a un petit panneau qui dit : "Be green, save water." Amusant, non ? J'ai redemandé à l'accueil que quelqu'un s'occupe du problème parce qu'une deuxième nuit comme ça, c'est pas possible 
Frances est repartie ce matin pour l'Australie. 22 heures de vol, c'est pas rien ! C'était vraiment super de l'avoir rencontrée, on a bien sympathisé et j'espère qu'on aura l'occasion de se revoir. Who knows ? Mon programme de la matinée : Trinity College et la visite du Book of Kells, un manuscrit qui contient une copie en latin des quatre évangiles avec de nombreuses enluminures et qui date du début du 9e siècle.
Il y a déjà beaucoup de monde et c'est très mal organisé, si bien qu'au lieu d'avoir une queue pour que chacun puisse voir les manuscrits dans des conditions correctes, les gens se pressent autour des vitrines et il faut jouer des coudes pour se faufiler entre deux. Je n'ai pu voir que le Book of Kells et un autre manuscrit, sur les quatre présentés. A l'étage, on se trouve dans la Long Room, une galerie de 65 mètres de long qui rassemble environ 200 000 livres anciens.
C'est très imposant, les rayonnages s'étalent sur deux étages, la mezzanine n'existait pas à l'origine, elle a été rajoutée quand ils ont manqué de place, un très bel escalier en colimaçon décoré en ferronnerie y mène, de grandes échelles en bois permettent d'atteindre les plus hauts rayonnages et une collection de bustes en marbre décore l'immense pièce. Cette bibliothèque majestueuse a servi de modèle pour les archives Jedi dans Star wars épisode 2 : L'attaque des clones.
Midi. Retour à l'auberge. La chasse d'eau est réparée. Quel calme... Ici, c'est vraiment l'auberge de jeunesse typique, c'est à dire que les pensionnaires sont tous très... jeunes 
Cherchez l'intruse... Avalon House était plus familiale et c'est celle que j'ai préférée sur les deux. J'ai encore un dernier problème à régler. Ici, les prises ne sont pas adaptées pour nos appareils électriques, il faut donc acheter un adaptateur, et mon chargeur de portable ne fonctionne pas avec l'adaptateur que j'ai. La personne de l'accueil, très sympa, me dit d'apporter mon chargeur et mon portable en bas, elle le branche sur un autre adaptateur et ça fonctionne ! Le bonheur tient à peu de choses quand même quand on y pense 
L'après-midi, je prends le DART, un train qui dessert les villes de la baie de Dublin. Première destination : Malahide Castle, un château qui a appartenu à une famille normande venue s'installer en Irlande après la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant.
La famille Talbot a vécu dans ce château pendant presque 800 ans, de 1185 à 1976. Après la mort du dernier lord Talbot en 1973, sa soeur et seule héritière a vendu le château et tous ses meubles à l'Etat. La partie la plus ancienne du château date donc du 12e siècle, et une autre partie a été ajoutée au 18e siècle. Les pièces et le mobilier des deux époques sont superbes. Le parc abrite des arbres magnifiques et des plantes du monde entier que lord Talbot a rapporté de ses voyages.
Le château est hanté, évidemment, par cinq fantômes d'après le guide... La crise du logement toucherait-elle aussi les spectres ? Décidément, les temps sont durs pour tout le monde 
Ca y est, il pleut. Une semaine en Irlande sans pluie, ça aurait été un peu dommage, quand même ! Ma seconde destination est Howth, un petit port de pêche situé sur une péninsule. Sa particularité ? Dans le port, on peut voir des mouettes, mais aussi... des phoques !
Eh oui, il y avait cinq phoques, quatre adultes et un jeune, pas du tout sauvages, qui nageaient à nos pieds en nous faisant les yeux doux pour qu'on leur donne quelque chose à manger... Rien que pour cela, la petite demi-heure que j'ai passée là-bas valait le déplacement 
Le soir, je m'offre une paella dans un resto espagnol de St Andrew's Street, histoire de me réchauffer un peu. Mon séjour irlandais se termine, et je repars avec beaucoup de bons souvenirs et le plaisir d'avoir eu un aperçu de la gentillesse et de la convivialité des dublinois.
